CERIN article sur le cancer
Activité Physique Adaptée et cancer
Cindy Neuzillet, gastroentérologue oncologue à l’Institut Curie (Saint Cloud), présente les intérêts de l’APA dans le contexte spécifique des patients atteints de cancer.
Elle explique tout d’abord qu’une personne qui est atteinte d’un cancer et qui suit des traitements peut facilement rentrer dans un cercle vicieux l’amenant à réduire son activité physique de par l’augmentation de la fatigue liée à sa pathologie (cf. figure ci-dessous). Les méta-analyses les plus récentes indiquent que la seule manière de sortir de ce cercle vicieux est la pratique d’une APA. Cindy Neuzillet précise que l’explication de ce processus aux patients peut être un argument de poids pour les engager dans la pratique d’une APA. Par la diminution de la fatigue, la qualité de vie des patients est, elle aussi, systématiquement améliorée.
En oncologie, les tumeurs, les traitements, ainsi que les infections contribuent fréquemment à l’apparition d’une dénutrition, d’une cachexie et d’une sarcopénie. Cindy Neuzillet insiste sur le fait que l’APA n’est pas du tout contre-indiquée en cas de dénutrition ; au contraire, elle constitue un pilier de la prise en charge de ces trois états. Cet élément est un argument fort pour la pratique d’une APA car la dénutrition est considérée, avec la masse tumorale, comme faisant partie des deux menaces vitales chez les patients atteints de cancer.
Cindy Neuzillet rappelle qu’il est recommandé de prendre en charge les patients par l’activité physique le plus précocement possible et que l’APA doit être obligatoirement associée à une prise en charge nutritionnelle. Elle ajoute que la pratique d’une activité physique a pour effet de détourner le sucre vers le muscle et que, dans cet objectif, elle sera toujours plus efficace que le suivi de régimes restrictifs.
Pour conclure, Cindy Neuzillet met en avant l’efficacité de la pratique d’une APA pour améliorer la tolérance aux traitements contre le cancer. Les données épidémiologiques mettent enfin en évidence un effet protecteur de la pratique d’une activité physique sur la mortalité.